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Les premiers temps.

Je me souviens encore comme mon cœur tressaillit et se serra lorsque j’entendis pour la première fois le bruit que fit la porte de ma cellule en se refermant sur moi. Je ne m’attendais à rien de bien grave ; aussi le sentiment que j’éprouvais ne contenait-il aucun élément de crainte, c’était plutôt de la curiosité que je ressentais. Toute cette mise en scène mystérieuse et qui devait être terrible, toutes ces mesures employées envers moi, le plus doux parmi les gens paisibles, ne me terrifiaient aucunement ; j’y trouvais plutôt une pointe de ridicule et je riais…

Par désœuvrement, je me mis à examiner ma cellule. Elle avait sept pas en long et était assez haute de plafond. L’unique fenêtre en était armée d’un grillage en lourds barreaux de fer. Je constatai que ma nouvelle demeure était trop étroite pour être arpentée de long en large — seule occupation qui me restait pour le moment. Les murs, badigeonnés en jaune, étaient tous couverts d’inscriptions très difficiles pourtant à déchiffrer, car la main prévoyante du