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LA MER.

J’entends, j’entends des cris de guerre ;
Le feu brille : la mort vole sur les vaisseaux ;
Et des cieux, pour répondre aux foudres de la terre,
Le tonnerre élancé s’abîme au sein des eaux.

LE LAC.

Qu’il est doux l’accent du poète,
Quand au bruit de la rame il accorde sa voix ;
Quand son chant solennel que mon écho répète,
Sur mes eaux prolongé se perd au fond des bois !

LA MER.

Dans mes antres profonds, malheureux qui succombe ;
Près d’un fils une mère en deuil,
D’emblèmes fastueux n’ornera point sa tombe :
La vague se referme, et voilà son cercueil.

LE LAC.

Heureux le nom chanté sur ma rive argentée !
Heureux, il ne saurait périr.
Sous des doigts inspirés une corde agitée
Vibre longtemps encor d’un amoureux soupir.