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intelligente que nous avons reçue du Ciel en naissant[1], à renouveler le peuple, et à ne s’arrêter que lorsque l’on est parvenu à la perfection ou à son but final[2].

§ II. La fin ou le but auquel on doit tendre étant une fois connu, l’esprit prend une détermination ; ayant pris une détermination, il peut se reposer tranquillement dans cette détermination[3] ; étant en repos dans sa détermination, l’ame est sereine et calme ; l’ame étant sereine et calme, elle considère attentivement la nature des choses ; ayant bien considéré la nature des choses, elle est sûre de parvenir à son but de perfection.

§ III. Les choses [dans la nature végétale] ont des racines et des rejetons : toute affaire a un commencement et une fin. Connaître ce qui vient le premier (la cause ou le principal), et ce qui vient après (l’effet ou le secondaire), c’est approcher de la Suprême Raison (du Tao)[4].

  1. C’est là le sens que donne Tchou-hi à ming-te, litt. : brillante vertu, qui est dans le texte. Il ajoute que  c’est une faculté intelligente, qui n’est point obscure, qui est le principe rationnel chez tous les hommes, et qui opère ou agit secrètement dans toutes les actions de la vie. C’est ce principe qui restreint ou réfrène les esprits vitaux (les passions naturelles) ; c’est lui qui modère les désirs de l’homme. Il arrive des momens où cette nature rationnelle, cette faculté native s’obscurcit ; alors il faut rendre à cette faculté native son lustre primitif ; ce qui est toujours possible. C’est pourquoi celui qui en fait son étude doit chercher à connaître ce qu’elle produit ou ce qu’elle prescrit, et l’illustrer ou le mettre en lumière en le suivant : c’est par là qu’il retourne à son principe.
  2. Les commentateurs entendent par là la parfaite conformité de toutes ses actions avec la droite raison, avec cette faculté rationnelle primitive que nous avons reçue du ciel.
  3. C’est cet état de quiétude parfaite de l’ame que rien d’heureux ni de malheureux ne peut troubler, et que les Tao-sse ont poussé jusqu’à l’extase, comme les Yoguis de l’Inde, les Sofis de Perse et les Ascètes de tous les pays ; mais ici c’est la satisfaction calme et stoïque de la raison éclairée, qui sait d’où elle vient, où elle va, et le chemin droit qu’elle suit.
  4. La pure faculté rationnelle ou intelligente que nous avons reçue du ciel