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CHAPITRE V.


§ 1. Cela s’appelle connaître la racine ou l’origine des choses.

§ 2. Cela s’appelle le dernier terme de la science.

Le Cinquième Chapitre qui précède (il n’y a qu’un court fragment) explique la considération attentive de la nature des choses et le sens de la suprême science ; il est maintenant presque entièrement perdu.

Tchou-hi ajoute : Le reste du Cinquième Chapitre, qui explique dans quel sens on doit entendre la perfection des connaissances, comme existant dans la connaissance parfaite de la nature des choses, étant maintenant presque entièrement perdu, j’ai essayé de recourir aux idées de Tching-tseu [autre commentateur de Confucius, un peu plus ancien que Tchou-hi], pour suppléer à cette lacune. Il observe que ce qui est appelé dans le texte la connaissance parfaite qui consiste dans une perception distincte de la nature des choses, c’est comme si Confucius avait dit : « Celui qui désire atteindre la connaissance que je possède, doit méditer long-tems sur une chose, et examiner attentivement son principe = sa raison d’être ; car, comme la raison ou l’intelligence de l’homme n’est pas évidemment incapable de connaître, = ou est adéquate à toute connaissance : (mou pou yeou tchi : haud non habet scientiam, vel sciendi facultatem), et que les choses du monde ou les êtres de la nature ne sont pas sans avoir un principe, une cause, ou une raison d’être (li), ce n’est qu’en examinant, en scrutant attentivement ces causes, ces principes, que l’on peut obtenir une connaissance parfaite ; autrement elle est inexacte et incomplète. C’est pourquoi le Ta-hio, la Grande Étude, commence par enseigner que l’étudiant de la sagesse doit examiner attentivement toutes les choses du monde (litt. : qui sont sous le ciel, = les actions humaines, et les êtres de la nature) en raisonnant d’après ce qu’il connaît déjà de la nature des choses ou de leur raison d’être (li) pour porter ses connaissances à leur dernière limite ; et qu’il doit s’appliquer constamment à augmenter ses connaissances, en cherchant à pénétrer dans la nature la plus intime des choses. En exerçant ainsi ses facultés intellectuelles, toute son énergie (li, force), pendant long-tems, l’esprit s’étend et parvient enfin à acquérir une compréhension ou connaissance profonde des choses ; alors la nature intrinsèque et extrinsèque (litt. : le vêtement ou l’aspect extérieur, et la partie la plus cachée du vêtement ou l’intérieur), l’essence intime la plus abstraite, et la partie la plus grossière des choses seront complétement connues, et notre intelligence étant pour ainsi dire incorporée