Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/476

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 449 —

Dans les vieux mélodrames du boulevard du Crime, les figurants entraient par une porte, ressortaient pur l’autre et repassaient par la première porte ; c’étaient toujours les mêmes figurants.

Il en est de même à Paris : toutes les nuits, on épure (!!!) un quartier, on arrête des centaines de repris de justice, de vagabonds, de loques humaines ; mais le lendemain on les relâche pour pouvoir recommencer, car ce petit jeu des raflades justifie un nombreux personnel policier et tous ces pauvres diables, criminels où non, sont les figurants involontaires de cette comédie policière et judiciaire, et le bon bourgeois, content de voir si bien travailler, est assassiné au coin de la rue où cambriolé pendant qu’il fait sa partie de manille !

Commediente, Commediente !

Il y a un moyen bien simple d’épurer la France entière, de moraliser les malfaiteurs et d’en faire plus tard de bons cultivateurs. C’est d’appliquer la loi sur la relégation ; c’est de les envoyer faire des routes et des chemins de fer aux colonies, et ensuite de les marier et de leur donner des terres à cultiver.

Ce serait la fortune pour la Métropole et pour nos colonies, et ce serait la fortune et la sécurité pour tout le monde,

Mais il n’y a pas de danger que l’on voie jamais cela. Pensez donc, la police et la magistrature perdraient du coup leur clientèle, leur gagne-pain,