Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/193

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 166 —

une des formes de la folie. En quoi peut-être n’a-t-il pas tout à fait tort.

Il a tort un peu tout de même, car il croit avoir tout à fait raison et ne veut entreprendre rien moins que de guérir tous ses contemporains de ce funeste mal.

Le voici donc qui annonce un bon sérum anti-amoureux en préparation. Et, comme il ne doute point de le trouver avant peu, il invite déjà tous ceux qui redoutent les tristes effets de la passion à se confier à lui.

Donc plus de drames à craindre désormais, plus d’amour, partant plus de… fausses joies. Mais S’il arivait par hasard que le public fût récalcitrant et qu’il se constituât quelque ligue contre ce vaccin d’un genre nouveau ? Décréterait-on de l’imposer à tous ceux qui arrivent à la caserne par exemple, comme on fit du vaccin contre la variole ?

Encore un cas de conscience que vont créer les progrès de la science ! »

Toujours grâce aux progrès de la science et surtout de l’électricité il a pu se faire inoculer le merveilleux vaccin par la télégraphie sans fil et aujourd’hui tranquille comme Baptiste qui viendrait de se faire rebaptiser pour la onzième fois, il se moque comme de l’an quarante de reconnaître sa femme à l’avenir dans tous les cinématographes du monde.

Ce que c’est beau tout de même la science, et comme cet homme après des tribulations pas-