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les malheureux, atteints de la poitrine, sur les deux pôles, deux sanatoria, loin de tous les microbes de la terre. Ça sera très humanitaire et puis ça me permettra de rentrer dans mes frais et de rembourser les sommes qui m’ont été avancées.

— Vous pensez à tout.

— Mon Dieu non.

— Seulement, mes chers amis, promettez-moi de venir avec moi au pôle Nord pour le jour de l’inauguration. Je vous assure que l’on y boira de bon champagne frappé et que ce sera amusant.

— Comment donc, c’est accepté avec reconnaissance… et c’est nous qui serons frappés d’admiration !

Le train s’arrêtait enfin à Manacor. Deux heures plus tard nous visitions la Cueva del Drach, la grotte du Dragon, vaste comme une ville et l’hôtelier nous montrait triomphalement le verre que l’on avait trouvé au fond, qui avait certainement des siècles — du moins il le croyait — et qu’il avait refusé de vendre au baron de Rothschild lui-même… Mais je conterai tout cela une autre fois et pour aujourd’hui il me suffit de terminer en disant que je compte bien ne pas tarder à recevoir l’invitation pour la petite visite inaugurale au pôle Nord, grâce au sous-marin, au puits artésien renversé et à l’ascenseur si ingénieux de notre audacieux et excellent ami.

Ce qui prouve bien que tout arrive sur la terre et même aux pôles, avec un peu de patience !