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charbon britannique qui, de 1851 à 1855, n’atteignait qu’une valeur annuelle de 1 770 000 livres sterling, et de 1891 à 1895, de 16 577 030 livres sterling, s’est élevée en 1901 à 38 620 000 livres sterling.

» Au milieu de leurs déboires sud-africains, les Anglais ont donc encore cette inquiétude de se demander plus que tout autre peuple si, dans un avenir relativement rapproché, leurs mines de houille ne seront pas épuisées. Quel changement alors dans la puissance industrielle et commerciale de la Grande-Bretagne !… »

En même temps, de toutes parts, tous les jours, nous apprenons que les grands industriels américains viennent s’établir dans le Royaume-Uni pour en opérer la conquête économique et tous les matins vous lisez des dépêches dans le goût suivant :

« L’un, M. Charles W. Lynde, descendant de vieux puritains, se fera naturaliser Anglais ».

En se faisant naturaliser et en apportant des centaines de millions de dollars, on peut toujours conquérir tous les pays du monde !

Or, tandis que l’Angleterre est ruinée, empêtrée et perdue depuis trois ans par son horrible guerre contre les Boërs, le moment a paru bien choisi aux yeux des Yankees pour en opérer la conquête sans coup férir, pour ainsi dire.

Naturellement les Irlandais sont les ennemis irréconciliables de l’Angleterre et ce sont les Fénians, établis aux États-Unis, qui ont conduit