Page:Paul Vibert - Pour lire en ballon, 1907.djvu/604

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 592 —

que j’ai toujours peur que l’on ne donne des espérances prématurées aux pauvres gens qui sont malades et qui ne demandent qu’à croire à l’infaillibilité de toutes les découvertes des médecins.

Si cependant toutes les découvertes sont réelles, ce dont je ne doute pas, étant donnée la science bien connue de nos praticiens, je proposerai respectueusement aux chambres de voter une petite loi, conçue à peu près dans ces termes :

Article 1er . — À seule fin de prévenir le plus grand nombre possible d’épidémies et de maladies et même à provoquer leur disparition, si possible, tous les Français sont soumis obligatoirement à tous les vaccins.

Article 2. — On appliquera à tous les Français des deux sexes, y compris les Auvergnats, le vaccin de la variole à un an, celui du croup à deux ans, celui de la syphilis à trois ans, celui du choléra à quatre ans, celui du vomito negro à cinq ans, en vue de la vie coloniale, celui de l’érysipèle à six ans, celui du cancer à sept ans, celui du charbon à huit ans, celui de la rage à neuf ans, et ainsi de suite, jusqu’à la majorité, de manière à n’avoir dans l’armée que des soldats parfaitement à l’abri de toutes les contagions.

Article 3 — Si l’on se trouve, en vertu des progrès de la science, en face de plus de vingt vaccins, on devra en appliquer deux par année à tous les jeunes Français, jusqu’à leur majorité.

Je suis persuadé qu’une petite loi ainsi conçue