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présent ; mais on ne serait pas encore arrivé à un résultat incontestable ; qui pourrait dire ce que les invasions des Barbares, les Croisades, la guerre de Cent ans, les luttes religieuses du XVIe siècle, les guerres de Louis XIV ont pu provoquer d’échanges de contes entre les différents peuples ?

La littérature écrite a aussi laissé des traces dans les contes populaires ; certains d’entre eux semblent empruntés à des fabliaux du moyen âge comme le Segretain moine (cf. Contes populaires de la Haute-Bretagne : D’un vieux cheval et d’une vieille femme, no xxxvi) et le Diable de Papefiguière, que Rabelais y avait puisé, et dont j’ai, en cinq ou six contes, retrouvé la trace. La Bibliothèque bleue a, de son côté, fourni aux narrateurs campagnards des épisodes et parfois des récits entiers, tels que Jean de Calais, par exemple, que M. Webster a trouvé dans le pays basque et que j’ai moi-même rencontré au bord de la mer, additionné de surnaturel, allégé de certains épisodes, et orné d’une géographie ultra-fantaisiste.