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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

Sho-Shawp, de Jasper’s-House, et deux Indiens qui venaient pour chasser. Nous retirâmes nos bateaux sur le sable. Capote-Blanche rapportait une bonne provision de viande d’élan séchée et de queues de castors. Il nous en fournit abondamment en échange de quelques petits articles et de munitions.

Il nous fallait maintenant passer le temps de notre mieux jusqu’à l’arrivée de la brigade qui devait nous joindre par l’est des montagnes. Les hommes employaient la journée à jouer, puis à se livrer à des sortilèges pour hâter l’arrivée de la brigade. Ils élevaient des croix avec un des bras tournés dans la direction de l’est. Ils préparaient aussi ce qu’ils appellent un lobstrik. Pour cela, on choisit un grand arbre au sommet touffu ; on coupe avec soin toutes les branches inférieures, puis on taille une surface lisse sur un des côtés de l’arbre. Sur cette surface, on prie quelqu’un d’important de graver son nom. On fait trois décharges de mousqueterie ; trois salves d’applaudissements les suivent et dès lors l’endroit du campement conserve ce nom. On me fît l’honneur du lobstrik. Une pluie incessante, accompagnée d’immenses flocons de neige, nous cacha, la plus grande partie du temps, la vue des montagnes. Nous trouvâmes très-peu de gibier alentour. Les hommes prirent quelques martres, mais nous commencions à craindre pour notre brigade de canots. Je tâchai de décider quelques-uns des hommes à m’accompagner à travers les montagnes ; mais ils ne voulurent pas, et il me fallut rester au Boat encampment (campement du bateau}, qui prend son nom de ce qu’il est à l’endroit même où l’eau commence à être navigable. Là, trois rivières se réunissent, formant le commencement du bras