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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

haut prix, à cause de sa rareté. Ceux qui résident et qui se réunissent autour des chutes pour pêcher, s’appellent Skeen ; ils ne s’aplatissent pas la fête et passent pour un peuple hardi et brave. Amis, à cette époque, des agents de la compagnie de la baie d’Hudson, ils vivaient en paix avec leurs voisins têtes plates. Ils prennent quelques daims et un peu d’autre gibier ; avec la peau qu’ils en retirent, ils font tous leurs vêtements, ce qui ne leur donne pas grand’peine. Je fis le portrait de Mancemuckt, le chef ; il portait un bonnet de peau de renard et une chemise de peau de daim.

9 juillet. — Nous quittâmes les chutes par un bon vent et nous remontâmes les rapides à la voile ; mais bientôt, l’eau déferlant sur l’avant des bateaux, nous carguâmes les voiles et campâmes dans le voisinage d’une tribu d’Indiens voleurs ; faute de combustible, il nous fallut attendre le bois d’un des canots de sépulture, non sans en avoir retiré les os que nous plaçâmes soigneusement avec d’autres. Notre marmite ne bouillait pas encore que des hommes de la tribu parurent et nous firent comprendre notre sacrilège. Après une longue et fatigante discussion, et nous sentant d’ailleurs trop nombreux pour que les Indiens en vinssent à une violence ouverte, le parent offensé consentit à recevoir un peu de tabac, des munitions et quelques autres petits présents ; il se déclara satisfait. Nous évitâmes ainsi une vengeance assurée au premier blanc égaré dans ces parages.

10 juillet. — Nous vîmes et tuâmes une grande quantité de serpents à sonnettes ; les hommes occupés au halage des bateaux marchaient pieds nus, et aussi ils les redoutaient vivement. Les Indiens disent que le sel appliqué immédiatement, et en grande quantité, ou