Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/7

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jamais échapper ; & c’est pourquoi il différait assez souvent de les écrire, soit qu’il n’en eût pas le loisir, soit que sa santé, qui a presque toujours été languissante & imparfaite, ne fût pas assez forte pour lui permettre de travailler avec application.

C’est ce qui a été cause que l’on a perdu à sa mort la plus grande partie de ce qu’il avait déjà conçu touchant son dessein. Car il n’a presque rien écrit des principales raisons dont il voulait se servir, des fondements sur lesquels il prétendait appuyer son ouvrage, & de l’ordre qu’il voulait y garder, ce qui était assurément très considérable. Tout cela était tellement gravé dans son esprit & dans sa mé-