Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour montrer, défendre et appuyer l’excellence et la grandeur de notre Religion ; c’est ce que je n’eusse pas pensé, si je n’en eusse vu le preuves très évidentes dan cet ouvrage. Il est vrai qu’il n’est pas achevé, et que les raisonnements n’ont pas toujours leur étendu et leur perfection : ce ne sont souvent que des commencements, des essais, et comme des restes de Pensées d’une haute et merveilleuse élévation : mais telles que puissent être ces Pensées, elle méritent bien justement l’éloge du Prophète ; Reliquia cogitationis diem festum agent tibi. Restes précieuses certainement ! Disons hardiment reliques honorables d’un illustre mort, qui du jour auquel elles paraîtront en public en feront un jour de fête et de joie pour tous les fidèles, mais de honte aussi et de confusion pour tous les Impies, les Libertins et les Athées, pour tous ceux qui se piquant de fort esprit n’ont dans leurs forces imaginaires que de la faiblesse et de l’infirmité, Infirmus dicet ego fortis sum. Ces malheureux informes verront dans ce livre leur misère et leur vanité ; ils trouveront leur défaite et leur déroute dans la victoire et le triomphe de l’auteur de ces Pensées que j’ai lues avant tant d’admiration, que j’approuve avec tant de reconnaissance, et que je certifie dans la dernière sincérité être très conformes à la foi et très avantageuses aux bonnes