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trant au monde s’est considéré et s’est offert à Dieu comme un holocauste et une véritable victime ; que sa naissance, sa vie, sa mort, sa résurrection, son ascension, sa séance éternelle à la droite de son Père, et sa présence dans l’Eucharistie ne sont qu’un seul et unique sacrifice : nous savons que ce qui est arrivé en Jésus-Christ doit arriver en tous ses membres.

Considérons donc la vie comme un sacrifice ; et que les accidents de la vie ne fassent d’impression dans l’esprit des Chrétiens qu’à proportion qu’ils interrompent ou qu’ils accomplissent ce sacrifice. N’appelons mal que ce qui rend la victime de Dieu victime du diable ; mais appelons bien ce qui rend la victime du diable en Adam victime de Dieu ; et sur cette règle examinons la nature de la mort.

Pour cela il faut recourir à la personne de Jésus-Christ ; car comme Dieu ne considère les hommes que par le médiateur Jésus-Christ, les