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ce qu’on possède, et qu’on s’y puisse attacher, sans avoir envie de chercher s’il n’y a point quelque chose de permanent.

[§] Il faut vivre autrement dans le monde selon ces diverses suppositions : si on pouvait y être toujours : s’il est sûr qu’on n’y sera pas longtemps, et incertain si on y sera une heure. Cette dernière supposition est la nôtre.

[§] Par les partis vous devez vous mettre en peine de rechercher la vérité. Car si vous mourez sans adorer le vrai principe, vous êtes perdu. Mais, dites vous, s’il avait voulu que je l’adorasse, il m’aurait laissé des signes de sa volonté. Aussi a-t-il fait ; mais vous les négligez. Cherchez-les du moins : cela le vaut bien.

[§] Les Athées doivent dire des choses parfaitement claires. Or il faudrait avoir perdu le sens pour dire qu’il est parfaitement clair que l’âme est mortelle. Je trouve bon qu’on n’approfondisse pas l’opinion de Copernic : mais il importe à toute la vie