Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/307

Cette page a été validée par deux contributeurs.

croire en Jésus-Christ qui ne sont pas à croire à l’Antéchrist.

[§] Les miracles ont servi à la fondation, et serviront à la continuation de l’Église jusqu’à l’Antéchrist, jusqu’à la fin.

C’est pourquoi Dieu afin de conserver cette preuve à son Église, ou il a confondu les faux miracles, ou il les a prédits. Et par l’un et l’autre il s’est élevé au dessus de ce qui est surnaturel à notre égard, et nous y a élevés nous mêmes.

Il en arrivera de même à l’avenir : ou Dieu ne permettra pas de faux miracles, ou il en procurera de plus grands.

Car les miracles ont une telle force, qu’il a fallu que Dieu ait averti, qu’on n’y pensât point, quand ils seraient contre lui, tout clair qu’il soit qu’il y a un Dieu, sans quoi ils eussent été capables de troubler.

Et ainsi tant s’en faut que ces passages du 13. chap. du Deutéronome, qui portent, qu’il ne faut point croire ni écouter ceux qui feront des miracles, et