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nombre. Mais nous ne savons ce qu’il est. Il est faux qu’il soit pair, il est faux qu’il soit impair ; car en ajoutant l’unité il ne change point de nature. Ainsi on peut bien connaître qu’il y a un Dieu sans savoir ce qu’il est : et vous ne devez pas conclure qu’il n’y a point de Dieu de ce que nous ne connaissons pas parfaitement sa nature.

Je ne me servirai pas, pour vous convaincre de son existence, de la foi par laquelle nous la connaissons certainement, ni de toutes les autres preuves que nous en avons, puisque vous ne les voulez pas recevoir. Je ne veux agir avec vous que par vos principes mêmes ; et je prétends vous faire voir par la manière dont vous raisonnez tous les jours sur les choses de la moindre conséquence, de quelle sorte vous devez raisonner en celle-ci, et quel parti vous devez prendre dans la décision de cette importante question de l’existence de Dieu. Vous dites donc que nous sommes incapables de connaître s’il y a