Page:Pascal - L’Endymion, 1657.pdf/65

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
51
ACTE IIII.

C’eſt toy qui veux ma mort, ie ne diſpute plus :
Deeſſe, i’y conſens, mon ame ſe diſpoſe
A mourir pour l’honneur d’une ſi belle choſes ;
Ie ſerois criminel d’en faire le refus.

Mais i’entends Sthenobée auec ſa compagnie,
Cette rare beauté, l’honneur de l’Albanie,
Ha ! bons Dieux ! ie la vois en un bel appareil,
Eſcoutons les diſcours de ce brillant Soleil :
Cachons nous en vn coin.

Il ſe cache derriere vne colomne.


Scène QVATRIEME.

STHENOBE’E, CHŒVR DE FILLES.
STHENOBE’E.

HElas que puis ie faire ?
Où ſera mon recours, puiſque tout m’eſt contraire ?
Les Oracles l’ont dit, les Dieux l’ont ordonné,
S’en eſt fait, il eſt mort, puis qu’il eſt condamné,
Te verray ie finir, iour pompeux & funeste ?
Il faut que malgré moy ſans fin ie te deteſte :
Ne t’en eſtonnes pas, Deeſſe, ta rigueur
Malgré tous mes deuoirs fait murmurer mon cœur.

ALCIONNE’E.

Quelle feſte eſt cecy ? quelle reſiouyſſance ?
L’on ne voir que des pleurs, pas vn n’a l’aſſeurance,
Quoy que du ſacrifice ils prennent tous les ſoings