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ACTE IIII.

D’eſtre recompencée vn iour.
Eſt-ce de mes langueurs vne ſuitte infinie ?
Eſtant dans ce cruel ſeiour
Exposé ſous la tyrannie
D’un peuple ſans pitié, barbare, & ſans amours ?

L’on en veut à mes iours : & quoy qu’on me le cache,[illisible]
Si ie ſuis la victime, il faut que ie le ſçache :
Ils font tous leurs preparatifs ;
Et meſme leurs diſcours me donnent connoiſſance,
Que ie ſuis celuy des captifs,
Qui doit perir ſoubs leur puiſſance ;
Et ſi de me le dire ils ſont encor craintifs.

Mais, Deeſſe, apprends moy la cauſe de mon crime
Pour voir ſi ton courroux peut eſtre legitimne :
Ha ! c’eſt toy, ſacrilege main,
Qui pour trop obeyr ma rendu ſi coulpable :
Pour m’eſtre rendu trop humain
A cet obiet incomparable,
Pour lequel i’ai coupé ce Myrthe ſi ſoudain.

Mais que vois ie venir, c’eſt luy ; ce ſont mes maiſtres
Le Sacrificateur, auec ſes autres Preſtres.