Page:Parny - La guerre des dieux, poème en dix chants, 1808.djvu/172

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
144
LA GUERRE DES DIEUX,

Fendent les airs, font siffler les serpens
Entrelacés sur leurs têtes horribles,
Et du coupable assiégeant le repos,
À la lueur des funèbres flambeaux,
En traits de sang lui retracent ses crimes,
Et sous ses yeux font passer ses victimes.
Mais Constantin, calme, et sans s’éveiller,
Leur dit : « Trop tard vous arrivez, princesses.
Il fut un tems où vos mains vengeresses
De ces longs fouets auraient pu m’étriller :
Ce tems n’est plus. De quelques peccadilles
J’étais coupable, et les prêtes païens
N’ont pas osé m’absoudre : les chrétiens
M’ont pardonné ces royales vétilles.
Ils ont fait mieux ; courageux et rusés,
Ils m’ont donné l’évangile et l’empire.
Tous deux sont bons : c’est assez vous en dire ;
Laissez-moi donc ; vos serpens sont usés. »
Sur l’homme encor le fils de Cythérée
Veut essayer le poison des plaisirs.
Du ciel il part sur l’aile des zéphirs,
Et comme un trait fend la plaine azurée