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Mes yeux, mélancoliques urnes
Pleines de pleurs et de péchés,
L’Archange des Terreurs Nocturnes
Les a méchamment arrachés ;

Et, dans les lugubres ténèbres,
Gonflés, monstrueux et pareils
À d’énormes lunes funèbres
Qui ne verront plus les soleils,
 
De ses mains jamais assoupies
Il les fouette, l’ange irrité,
— Ô pâles, souffrantes toupies,
Où tournent pour l’éternité

La fuite errante des nuages,
Le regret des étoiles d’or,
Et, — loin des calmes paysages
Où le cœur fatigué s’endort, —

Le désespoir des chairs fleuries,
Des chairs, ah ! trop avidement,
Trop douloureusement chéries
Dans l’extase de leur tourment !