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Et pour mieux m’enlacer du désir de vos bras,
Tressez, tressez vos doigts parfumés d’ananas,
Comme l’osier vivant d’une ardente corbeille.
Que ma chair baignera de sa liqueur vermeille ;
Et de vos dents de lys, ivres de cruauté,
Où la lune affligée a figé sa clarté,
Et de vos ongles fous, fleuris de jeunes roses,
Déchirez savamment, avec d’exquises pauses
Pleines de doux regrets, pleines de chers baisers,
Mes muscles et mes nerfs toujours inapaisés,
Jusqu’au jour, ô Madone, où vos lèvres trop gaies,
Presseront vainement les lèvres de mes plaies.