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Fauves las


Ô les passions en allées,
Et les rires et les sanglots !
Malades et les yeux mi-clos
Parmi les feuilles effeuillées,

Les chiens jaunes de mes péchés,
Les hyènes louches de mes haines,
Et sur l’ennui pâle des plaines,
Les lions de l’amour couchés.

Dans l’impuissance de leur rêve,
Et languides sous la langueur
De leur ciel morne et sans couleur,
Elles regarderont sans trêve

Les brebis des tentations
S’éloigner lentes, une à une,
Dans l’immobile clair de lune,
Mes immobiles passions !