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OCTAVE GILLION


Dans les Faubourgs


  
D’ordinaire je vais au hasard des sentiers.
Des trottoirs, des terrains vagues, dans les quartiers
Où le peuple bourgeois et besoigneux travaille.
J’aime ce tas d’horreurs : l’enfance, la racaille,
Les longs murs, les monceaux de cendre, les marmots
Par dessus, grignotant leur tartine, les mots
Discrets que l’on se dit des portes entr’ouvertes,
Les jardins ravissants d’exiguïtés vertes
Qu’on perçoit tout au fond d’un étroit corridor
Aux pavés bleus, le ciel pourpre et le soleil d’or
Jetant de flamboyants reflets parmi les vitres,
Les petits cabarets propres avec des litres