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ſur les Végétaux nouriſſans.

raiſon de leur maſſe & de leur conſiſtance.

Il eſt conſtant que l’habitant des campagnes particulièrement, ſeroit moins aſſujetti aux maladies qui hâtent le terme de ſes jours, en lui donnant de bonne heure les infirmités de la vieilleſſe, s’il pouvoit fortifier ſon corps avec une nourriture ſuffiſante & ſolide, ſans être trop groſſière.

Il ſeroit bien à ſouhaiter que les gens aiſés, accoutumés à dire vaguement que les cultivateurs & les ouvriers ne doivent manger que des alimens groſſiers, vouluſſent bien faire attention que les ſubſtances qui agiſſent ainſi, ſont très-abondantes en matières fibreuſes qui, ne tenant pas long-temps dans l’eſtomac à cauſe de leur peſanteur, ſe rendent bientôt dans le canal inteſtinal, accompagnées de la véritable nourriture qu’elles entraînent ; ce qui entretient un beſoin continuel ; or n’eſt-ce pas un malheur pour l’économie animale qu’un appétit inſatiable ?. mais le malheur eſt encore bien plus grand, lorſque dans les ſubſtances deſtinées à appaiſer cet appétit, on trouve le principe qui le ſait naître & le perpétue.