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Recherches

pain, elles doivent ſuſtenter davantage & d’une manière encore plus commode.

Si dix degrés de chaud & de froid ſuffiſent ſouvent pour anéantir la proviſion de l’hiver en pommes de terre : lorſque ce malheur arrive, au lieu de s’abandonner à la douleur & au déſeſpoir, ou bien de courir les riſques de s’alimenter d’une ſubſtance de mauvais goût, on pourroit faire cuire ces racines altérées dans leur organiſation & les introduire dans la pâte des différens grains ; on pourroit en retirer l’amidon qu’elles contiennent ; il eſt auſſi ſain & auſſi nourriſſant qu’avant la gelée & la germination ; ainſi, loin que la panification puiſſe nuire à la pomme de terre, elle eſt un moyen de l’approprier encore à la nourriture.


Seizième Objection.


Dans la ſuppoſition qu’il n’y ait aucune ſuite fâcheuſe à redouter de l’uſage du pain de pommes de terre ſans mélange, ne ſeroit-il pas dangereux de paſſer bruſquement d’un aliment à un autre, ſur-tout lorſque cet aliment fait la baſe de la nourriture journalière, & qu’il accompagne tout ce qu’on mange depuis le