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ſur les Végétaux nouriſſans.

& dans un état d’irritabilité extrême, nous paroiſſant ne pouvoir ſouffrir aucune nourriture tirée du règne animal, nous y renonçames absolument ; & parmi les végétaux nous n’employâmes d’abord que ceux qui ſont compoſés de ſubſtances amilacées & qui joignent une qualité tonique à une grande diviſibilité : l’eau de riz très-légère fut la première liqueur que l’eſtomac voulut ſouffrir & elle fut la ſeule nourriture pendant pluſieurs jours : je la rendis ſucceſſivement plus forte a mesure que l’eſtomac s’y accoutumoit, & par gradations la malade paſſa à l’uſage des ce crêmes de riz, du ſagou, des légères panades, de quelques légumes cuits tels que des tiges de céleri, du porreau, des carottes, &c. Tout cela paſſant & ſe digérant bien, les accidens les plus urgens étoient diſſipés ; mais l’état, hydropique exiſtoit toujours & la ſécrétion des urines étoit preſque nulle, l’évacuation n’étoit que de quelques cuillerées d’une liqueur rouge briquetée, qui n’opéroit rien ce pour le bien de la malade. Ce fut dans cette circonſtance que je lui conſeillai l’uſage des pommes de terre, perſuadé que leur qualité