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ſur les Végétaux nouriſſans.

On a calculé qu’il falloit un arpent de terre ſemé en blé, pour nourrir un homme pendant un an, à cauſe de l’année de jachère ; or le même eſpace de terrein le plus ingrat, conſacré aux pommes de terre, produira au moins de quoi alimenter trois hommes, non-seulement par rapport au produit qui ſera infiniment plus conſidérable, mais encore par la raiſon que l’année ſuivante produira à peu-près autant de ces racines : on ne devroit jamais fonder la ſubſiſtance journalière ſur des productions dont la récolte eſt incertaine.


Sixième Objection.


Depuis l’inſtant où les pommes de terre ſont plantées juſqu’à celui où l’on doit en faire la récolte, il y a un intervalle de ſix mois au moins, pendant lequel on eſt privé de cette reſſource, & l’on ne ſauroit en prolonger la durée ; quelle différence des grains qui ſe gardent des temps infinis moyennant quelques précautions, & qui ſouffrent même les voyages de long cours ſans perdre de leurs propriétés.