Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/505

Cette page n’a pas encore été corrigée
487
ſur les Végétaux nouriſſans.

de laiſſer toujours à l’air leurs extrémités autrement elles dépériraient ; après le ſecond recouvrage, ce qui formoit cavité, devient butte comme une grosse mère taupinière : s’il paroît encore de mauvaiſes herbes, il faudrait les détruire, ſoit en binant ou rechauſſant les tiges une troiſième fois, ſoit en les arrachant à la main, car elles nuiſent beaucoup à l’accroiſſement de ces racines. Cette façon eſt diſpendieuſe, où l’œuvre de main eſt chère ; mais elle paye amplement les dépenſes par l’abondante récolte qu’elle procure.

La méthode que je pratique conſiſte à cultiver mes pommes de terre à la charrue ; je prépare le terrein par deux & trois labours, ſuivant que la terre a beſoin d’être diviſée ; au dernier, je la fais former en ſillons de quatre raies de charrue, les plus égaux & les plus droits poſſibles : pour mon pays, où on laboure mal, malgré les inſtructions que je n’ai ceſſé de donner depuis vingt-huit ans, les ſillons étant d’environ trois pieds de large chacun avant de ſemer, je fais rapprofondir la raie par un trait de charrue & y ſemer une pomme de terre de ſeize à dix-huit pouces de