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ſur les Végétaux nouriſſans.

préconiſé par les uns & trop déprimé par les autres, malgré les précautions que j’ai toujours employées pour éviter ces deux extrêmes, dont je redoutois les effets.

Les premiers motifs qui m’ont déterminé à écrire ſur la pomme de terre ne ſont ignorés de perſonne ; mais j’ai penſé qu’il ne ſuffiroit point d’avoir vengé cette Plante des accuſations que l’eſprit de ſyſtème & de contradiction avoit formées contre elle : je me ſuis occupé ſans relâche des moyens de rendre ſa culture plus générale, & de la faire adopter dans les cantons d’où les préjugés ſembloient l’avoir bannie pour toujours ; ſans doute que ces moyens étoient les meilleurs qu’on pouvoir employer, puiſqu’ils ont réussi ; & la pomme de terre, dédaignée, avilie, calomniée dans quelques endroits de la France, a acquis l’eſtime générale qu’elle mérite, depuis ſur-tout qu’elle a été ennoblie par la panification.

Mais la pomme de terre n’a pas beſoin toujours de l’appareil de la boulangerie pour devenir un aliment ſalubre ; il faut la manger en nature quand il y a abondance de grains, la mêler à leur farine dans les années médiocres,