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ſur les Végétaux nouriſſans.

générique de nielle, ce fléau des moiſſons, qui ſe développe au moment même de la germination, qui s’attache aux radicules & anéantit tous les organes de la fructification, eſt indépendante du ſol, de la conſtitution de l’air & de l’état des fumiers ; c’eſt une pouiſſière noire, fétide & contagieuſe, qu’une ſimple leſſive de cendre animée par la chaux détruit ſans retour, en donnant en même temps au grain plus d’aptitude à la végétation : pourquoi en dédaigner l’emploi & ne pas y plonger pluſieurs fois les ſemences pour peu qu’on les ſoupçonne infectées de cette carie, puiſque c’eſt le moyen infaillible de s’en garantir ? J’ai vu il y a quelques années, dans les environs de Mondidier en Picardie, les plus belles pièces de froment gâtées par cette maladie qui avoit preſque réduit à rien la récolte la plus riche en apparence.

Quand viendrons-nous donc à bout de perſuader aux habitans de la campagne, pour leurs propres intérêts, que les maladies des grains & la médiocrité de leurs récoltes ne ſont nullement l’ouvrage du Ciel en courroux ; qu’elles réſident preſque toujours dans les ſemences qu’ils confient aux ſillons & qu’au milieu de