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Recherches

qui ont été tentés d’abandonner la culture de leurs terres amaigries par l’épuiſement des récoltes, faute de pouvoir obtenir à prix d’argent, la marne qui ne ſert à rien à ſes propriétaires.

Loin donc d’interdire l’accès des marnières ou de rançonner les hommes qui viennent y puiſer le principe de la fécondité, ce devroit être autant de dépôts publics ouverts à l’induſtrie des Cultivateurs & aux beſoins de l’État, puiſqu’il s’agit d’un moyen aſſuré de multiplier les objets de première néceſſité. II ſaut eſpérer que le Gouvernement convaincu par l’expérience des avantages de la marne, daignera ſe rendre aux vœux des citoyens qui defireroient qu’un ſage règlement permît à un chacun de prendre de la marne dans tous les terreins incultes où il s’en trouveroit, moyennant la réparation des dégâts & une modique rétribution pour les propriétaires. Ces derniers auroient un autre avantage ; leurs fonds stériles étant ſouvent remués, deviendroient par la ſuite très-propres à être plantés en bois ou autrement : ce n’eſt qu’en mélangeant les différentes terres qu’on parvient à les rendre productives ; la meilleure eſpèce d’entr’elles ſi elle eſt pure, reſte stérile.