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Recherches

n’eſt plus avantageux qu’un bon régime ; que la pratique en eſt facile à obſerver, & qu’il en réſulte beaucoup d’avantages : qui ne ſait pas que dans ces temps heureux ou l’on ignoroit la délicateſſe des tables, & lorſqu’on ne ſongeoit qu’à remplir les ſeuls beſoins de la Nature ſans rafiner ſur les moyens d’y ſatiſfaire, les hommes étoient infiniment plus robuſtes ! Ils ſe contentoient alors d’un fruit ſauvage pour étancher la ſoif, & de quelques ſemences ou racines agreſtes pour appaiſer la faim ; mais il ſeroit ridicule de croire qu’on pourroit établir tout d’un coup une réforme dans le régime : c’eſt alors que les comeſtibles ſont rares, qu’ils ſemblent être plus deſirés & porter à la faim. Voyons ſi quelques circonſtances ne pourroient pas diminuer la faim, ſans que l’habitude & les organes fuſſent trop contrariés.

II conviendroit d’abord dans les temps de diſette, d’éviter ces repas ſplendides où la volupté étale avec ſymétrie & profuſion une infinité de mets, qui par leur manière d’être apprêtés & ſervis, excitent l’appétit & font manger beaucoup au-delà des vrais beſoins ; les gens riches, pour qui il n’y a jamais de ſamine,