Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/423

Cette page n’a pas encore été corrigée
407
ſur les Végétaux nouriſſans.

on dit encore que l’amande amère eſt un poiſon pour les poules ; que l’hippopotame trouve la mort dans la ſemence du lupin : enfin, tous les animaux ne ſemblent-ils point reſpecter le haricot vert, quoique nous nous en nourriſſions ſans rien éprouver de fâcheux ? Mais de quelle utilité ſeroit un plus grand nombre de pareils exemples ! Paſſons aux précautions qu’on peut employer pendant le temps que durent les diſettes.

En général, il faut moins de nourriture à l’homme qu’on ne le croit communément ; on ſeroit même ſurpris de voir la maſſe énorme d’alimens qu’il prend, & la petite quantité de ſucs nourriciers qu’il en retire pour la nutrition. Celui qui mange plus qu’il ne faut, ſe nourrit moins qu’il le doit ; c’eſt un aphoriſme de Sanctorius, & l’on auroit peine à croire, ſans la balance de ce Médecin, qu’une trop grande abondance d’aliment, excite une tranſpiration trop forte.

C’eſt vraiſemblablement d’après ce principe, qu’on a imaginé, en différens temps, pluſieurs moyens pour ſe garantir, avec peu de choſe, de la faim & de la ſoif, fléau encore plus