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ſur les Végétaux nouriſſans.

ſenſibles, une ſécurité de plus qui leur permettra de jouir des fruits de l’abondance, trop ſouvent étrangère aux habitans de certains cantons & à quelques ordres de citoyens qui n’en ont jamais goûté les douceurs.

Mais, dira-t-on, la Providence a placé dans tous les lieux les ſecours que nos vrais beſoins demandent, & cette mère attentive, ſemble avoir évité à ſes enfans toutes les occaſions de ſe tromper ſur le choix des moyens propres à leur conſervation, en donnant aux alimens convenables à l’homme, une ſaveur douce & flatteuſe, tandis que ceux dont elle lui interdit l’uſage, ont une odeur & un aſpect déſagréable. Or, s’il arrive que nous ne diſcernions pas toujours leurs véritables propriétés, c’eſt que la multitude des mets, & l’art qui les apprête, ont dépravé l’organe du goût ; les animaux s’y méprennent rarement, eux qui n’ont d’autre inſtinct que ce ſens, fécondé par celui de l’odorat, peuvent, à leur aide, ſervir de guide dans quelques-unes de nos provinces, pour nous indiquer, par exemple, les bons ou les mauvais champignons.