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ſur les Végétaux nouriſſans.

meilleur pain, ſera celle dont on préparera la plus mauvaiſe bouillie.

Dans la liſte nombreuſe des ſubſtances alimentaires que l’eſtomac de l’homme eſt en état de digérer ſans que jamais il en réſulte d’inconvéniens, le pain mérite d’occuper la première place ; il y a même tout lieu de conjecturer que chez les différens peuples où cet aliment ne conſtitue pas la nourriture principale, les pâtes & les bouillies qui le remplacent, ſont préparées avec des farineux qu’on aura vainement eſſayé de convertir en pain : j’oſe même aſſurer que ſi les tentatives entrepriſes euſſent eu plus de ſuccès, l’uſage de cet aliment auroit fini par être celui de toute la Terre.

Le magnoc, un des plus riches préſens que nos Isles aient reçu de l’Afrique, n’eſt-il pas converti dans ces contrées en galettes ou eſpèce de pain, déſigné ſous le nom de caſſave ! Le maïs, improprement appelé blé de Turquie, inconnu en Europe avant la découverte du Nouveau Monde, ne ſe réduit-il pas en farine à la ſaveur de mortiers de pierre, & n’en ſait-on point une pâte que l’on cuit ſous les cendres.

Quand les Anglois abordèrent par haſard