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ſur les Végétaux nouriſſans.

pain ; que bien loin que le grain pour arriver à l’état de pain fût dénaturé dans ſes propriétés alimentaires, les changemens ſucceſſifs qu’il avoit éprouvés, étoient autant de pas vers la perfection ; que s’il étoit poſſible que le luxe eût influé ſur cet objet, on pouvoit dire que pour la première fois l’Homme & la Plante n’avoient rien perdu aux ſoins de cet ennemi de l’aiſance ; qu’enfin il étoit inconteſtablement démontré que la farine dans ſon paſſage à la fermentation & à la cuiſſon, acquéroit du volume, du poids, & profitait encore d’un tiers au moins du côté de l’effet nutritif, ſans compter beaucoup d’autres avantages, comme d’offrir une nourriture plus ſavoureuſe, plus digeſtible, plus commode & plus économique.

Ce ſont ces circonſtances reconnues & avouées par tous ceux auxquels le pain ſert de nourriture fondamentale, qui m’ont fait ſouvent avancer, que l’aliment le plus analogue à l’eſpèce humaine, devoit exiſter parmi les farineux, & que la panification étoit préciſément le ſecours que la Nature demandoit à l’Art pour perfectionner & accomplir ſon ouvrage.