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ſur les Végétaux nouriſſans.

La vertu que les alimens poſſèdent de nourrir nos corps, & de ſe changer en notre propre ſubſtance, ne dépend pas uniquement de leur forme extérieure ni de leurs qualités ſenſibles ; on doit l’attribuer principalement aux élaborations multipliées qu’ils ſubiſſent dans les différens viſcères où ils ſéjournent : briſés d’abord par les dents, broyés & humectés dans la bouche par la ſalive, ils ſe rendent enſuite dans l’eſtomac où ils éprouvent une nouvelle altération ; là ils changent entièrement de nature, & leurs parties diſſoutes, liquéfiées & combinées, ne forment plus enſemble qu’une pâte uniforme, un tout homogène ; cette pâte, à demi-digérée, ſe perfectionne dans les inteſtins, & fournit, par ce moyen la liqueur douce & laiteuſe que nous nommons le chyle. C’eſt ainſi que s’exprime M. Aſtruc, dans ſon ſavant Mémoire ſur la Digeſtion, dont j’emprunte les idées avec d’autant plus de confiance, qu’elles ont été adoptées par pluſieurs Auteurs de réputation.

En comparant les organes de l’homme deſtinés à préparer l’aliment pour la nutrition avec ceux des animaux voués manifeſtement au