Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/393

Cette page n’a pas encore été corrigée
375
ſur les Végétaux nouriſſans.

& qu’ils mangent de préférence celle des animaux morts de quelques maladies, ſans que le feu & les aſſaiſonnemens en aient corrigé les mauvaiſes qualités ; mais on connoît le pouvoir de l’habitude contractée dès l’enſance, & le danger qu’il y auroit d’abandonner tout à-coup l’uſage des ſubſtances alimentaires, même les plus défectueuſes & les plus nuiſibles : néanmoins on remarquera en même temps qu’on ne manque point d’ajouter à ces alimens à demi-décompoſés, des végétaux, & de boire des liqueurs fermentées, les plus puiſſans anti-septiques connus ; car c’eſt une obſervation aſſez confiante, que ceux qui mangent beaucoup de viande, déſirent des boiſſons fortes, & éprouvent la ſenſation de la fois d’une manière différente que ceux qui conſomment davantage de végétaux.

Je connois une perſonne très-âgée qui porte continuellement un cautère à la jambe, dont le diamètre eſt prodigieux, elle ne peut faire uſage d’aucune viande faiſandée, que le lendemain en panſant ſon cautère, l’odeur qui s’en exhale, n’ait préciſément & diſtinctement celle de la viande qu’elle a mangée :