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ſur les Végétaux nouriſſans.

que celui du règne animal, il convient mieux aux tempéramens foibles : peut-on douter maintenant que le bouillon, regardé depuis long-temps parmi nous comme la nourriture la plus ſalutaire pour le ſoutien des malades, ne ſoit quelquefois & preſque toujours préjudiciable à leur état ! Combien de fois la Nature ne réclame-t-elle point contre cette boiſſon par l’horreur qu’elle inſpire à ceux à qui on la préſente, tandis qu’ils ſemblent appéter, comme par inſtinct, une nourriture végétale, des décoctions de fruits, de ſemences & de racines ?

Mais il n’eſt pas moins eſſentiel dans l’état de ſanté, de proſcrire de la liſte de nos alimens, tout ce qui eſt capable de hâter la putréſaction des humeurs, lorſqu’elles y ont déjà une très-grande tendance. M. Poiſſonnier qui n’a ceſſé de faire valoir les avantages qu’il y auroit de changer la nourriture des Gens de mer, rapporte, dans les bons Ouvrages qu’il a publiés à ce ſujet, une foule d’exemples & d’obſervations pour prouver combien l’uſage de la viande, & ſur-tout des ſalaiſons, prête de ſaveur aux autres cauſes