eſt impoſſible que, vers la fin de l’évaporation, les principes de la ſubſtance muqueuſe animale, étendue dans le bouillon, n’acquièrent un degré de chaleur par leur rapprochement, & ne prennent tous les caractères du jus ; d’ailleurs, quelque choſe que l’on faſſe, l’extrait obtenu d’une ſubſtance quelconque, ne reſſemble jamais à la décoction avec laquelle on l’a préparé.
Quoique ces bouillons portatifs en tablettes, ne puiſſent pas remplir tout-à-ſait les vues qu’on ſe propoſe pour les malades, il ſeroit bon d’en approviſionner les Vaiſſeaux, comme le recommande M. Poiſſonnier pour les hommes en ſanté ; leur uſage diminueroit la conſommation des ſalaiſons, préſenteroit un moyen de réduire à moitié les viandes fraîches que le Cuiſinier met dans la marmite des Officiers, & deviendront une reſſource contre l’infection de la trop grande quantité d’animaux vivans qu’on a coutume d’embarquer : on pourroit en faire d’excellens potages ; elles ſeroient très-propres pour l’apprêt du riz & des ſemences légumineuſes ; elles y porteroient une ſaveur plus agréable & plus de matière nourricière, que