Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/369

Cette page n’a pas encore été corrigée
351
ſur les Végétaux nouriſſans.

peu nourriſſant, a été prefqu’auſſitôt abandonnée : les végétaux ont partout la préférence, & l’on ſait que beaucoup de peuples portent dans un ſac, des grains rôtis ou en gruau pour ſe nourrir dans leurs courses.

Lorſque Thamas Kouli-Kam vouloit tenter quelques expéditions extraordinaires, il ordonnoit de rôtir du blé & du millet, ce qu’on exécutoit au four dans des pots de terre ; chaque ſoldat en rempliſſoit un petit ſac qu’il plaçoit à la ſelle de ſon cheval où s’attachent les piftolets, & ils en emportoient ainſi pour quinze jours. Ce Général des Perſes n’employoit que cette nourriture quand il en avoit beſoin ; il en mettoit dans ſa bouche, la machoit & l’avaloit : il ne fit pas d’autres proviſions de vivres pendant ſon expédition contre les Tartares qu’il a domptés.

La méthode de manger les grains entiers & crus, précéda l’uſage du pain & du biſcuit ; elle fut long-temps pratiquée par tous les peuples avant qu’on ne connût la Meunerie & la Boulangerie. Les ſoldats Romains dont la frugalité a été ſi eſſentielle à l’entretien & au ſuccès de leurs armées, portoient dans