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Recherches

Le biſcuit de mer étoit connu du temps de Pline ; il avoit été imaginé pour les voyages de long cours, pour la guerre & pour les ſiéges : il ſe conſervoit très-long-temps par rapport à la ſéchereſſe des grains qu’on y employoit. Il y a des pays où l’on prépare d’avance pour la nourriture, une ſorte de biſcuit comme le pain de ſoupe ; après qu’il eſt bien cuit, on le fait ſécher de nouveau, on l’enfile & on le ſuſpend dans les endroits à l’abri de l’humidité : ſi l’on veut en croire quelques Auteurs, on fait du pain dans la Norvège qui dure quarante ans ; nous avons en France des cantons où l’on ne met guère au four que deux ou trois fois l’an ; le pain moifiroit moins aiſément s’il étoit toujours iſolé dans un lieu qui ne fût pas trop humide.

Nous ferons obſerver, relativement au biſcuit qu’on fabrique aujourd’hui dans tous nos ports de mer, qu’il auroit l’avantage de ſe conſerver plus de temps, ſi on avoit toujours la précaution de paſſer à l’étuve le grain avec lequel on le fabrique, ſur-tout celui du Nord, loin de le mouiller avant de le porter au moulin, & ſi on n’en ſéparoit point, ainſi que