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ſur les Végétaux nouriſſans.

grand Naturaliſte, ont voulu rendre la Botanique utile au genre humain, ne ſe ſont pas aſſez attachés non plus aux moyens de ſaciliter l’uſage de leurs reſſources : on les voit tous les jours annoncer comme des découvertes nouvelles qu’on peut ſaire du pain avec le pied-de-veau, les ſemences de pavot blanc, l’aſphodèle, &c. par la raiſon que des malheureux preſſés par la ſaim, s’en ſont nourris dans des temps de détreſſe ; comme ſi l’hiſtoire ne nous apprenoit qu’alors la néceſſité ſemble nous diriger, pour ainſi dire, vers les ſubſtances les plus pernicieuſes : mais j’abrège cette digreſſion pour m’occuper de la compoſition de l’aliment.

Dans la multitude innombrable des végétaux que la Nature ſait croître pour fournir à nos beſoins & ſoulager nos maux, il n’y en a point qui ne contienne en plus ou moins grande quantité, la matière nutritive, & qui ne puiſſe par conſéquent ſervir d’aliment à quelqu’eſpèce d’animal que ce ſoit ; mais cette matière nutritive ſe préſente ſous des formes ſi variées, que pendant long-temps on a ſoupçonné qu’il exiſtoit pluſieurs corps auxquels