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cuire à meſure qu’on en a beſoin ; il faut en manger beaucoup & ſouvent pour être nourri, encore leur uſage n’exclut-il pas toujours celui d’un pain quelconque, compoſé de sarraſin ou d’orge, & ne convient pas dans les circonſtances où les farineux font proſcrits. Ce sont ces inconvéniens, & d’autres, dont il ſera queſtion dans un mémoire détaillé, que je me propoſe de publier, à ce ſujet, qui me déterminèrent à faire des eſſais pour développer dans la pomme de terre la faculté fermentative, afin d’en obtenir du pain & une boiſſon comparable à la bière. Le ſuccès alors me parut impoſſible, & je n’héſitai point de le déclarer par la voie des journaux : mes raiſons étoient qu’on ne trouve dans la pomme de terre ni matière ſucrée, ni matière viſqueuse, deux ſubſtances regardées juſques-là comme une condition ſans laquelle il ne peut exiſter de fermentation, & conſéquemment de panification.

Subjugué par ces principes plutôt encore que par le peu de fruit de mes recherches, je continuai néanmoins mon travail, me flattant que peut-être je trouverois encore les regles générales en défaut ; je crus devoir répéter d’abord tous les procédés annoncés pour faire du pain avec des pommes de terre & la farine des différera grains ; les réſultats ayant été conformes á