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est-ce un mal ? Sur la colline de Chaillot l’air est pur, et des maisons de santé se sont élevées au milieu de ses jardins verts. Le hameau est devenu l’hôpital des riches, la Villa des malades. Puis l’industrie aux cent bras est venue, et la vie a circulé dans les rues, autrefois silencieuses, du village ; son enceinte s’est agrandie ; sa population, qui en 1709 n’était portée qu’à deux cent vingt feux, s’est considérablement accrue. Les pauvres ont trouvé du travail, et l’aisance a pénétré sous le toit de l’artisan. Les maisons de santé et l’industrie sont de bonnes choses, à coup sûr ; mais en renversant les couvens, vous avez détruit les maisons de santé de l’âme, vous avez fermé tout refuge aux cœurs froissés et souffrans. Que deviendraient, je vous prie, à cette heure, Henriette de France et mademoiselle de La Vallière ? La reine d’Angleterre serait réduite à fonder une filature de coton, et l’amante délaissée de Louis se retirerait dans la maison de santé de M. Perdreau. C’est ainsi que vous n’avez pas laissé de place entre le désespoir et le suicide !

L’histoire moderne de Chaillot est tout industrielle : les machines l’ont tout envahi, depuis les pieds jusqu’à la tête : machines orthopédiques, machines à vapeur, filatures, chaudronnerie, fabriques de cylindres, on ne voit