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dans leur route souterraine deux cierges allumés : ces cierges s’éteignirent dès que les voyageurs furent remontés au jour, « ni jamais plus ne les put-on allumer ».

Le chevalier s’en alla droit à Rome, ayant hâte de confesser son péché. Mais le pénitencier auquel il s’adressa lui déclara qu’il n’avait pas le pouvoir de l’absoudre d’une faute aussi abominable, et le renvoya au pape, qui était alors, selon les uns, le pape Innocent (VI), de l’an 1352, suivant les autres, le pape Urbain (V), de l’an 1362, ou encore le pape Urbain (VII), de l’an 1377. Le pape, ayant entendu la terrible histoire du chevalier, fut très joyeux de son repentir et se promit bien de lui accorder quelque jour son pardon ; mais, pour donner un exemple à tous, il feignit de trouver le péché irrémissible, et, montrant un grand courroux au pénitent, « il le chassa, comme homme perdu, de sa présence ».

Le pauvre chevalier se désolait ; un cardinal prit pitié de lui et lui promit de fléchir le pape. Mais les jours passaient, et l’absolution ne venait pas. Pendant ce temps, l’écuyer « ne cessait jour et nuit de regretter les grands biens qu’il avait laissés », et s’efforçait de décider son maître à retourner au « paradis » perdu. Enfin,