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Puisse-t-il prier pour nous, que Dieu nous pardonne nos péchés et nous conduise au ciel ! Amen !

À ceux qui douteraient de la véracité de l’excellent Antonio et de la présence en Toscane, à l’époque indiquée, d’un personnage jouant le rôle de Giovanni Buttadeo, M. Morpurgo offre un second témoignage, également inédit et qui vient pleinement confirmer le premier. Le Florentin Salvestro Mannini écrivait alors au jour le jour tout ce qui lui semblait digne de remarque ; il consignait volontiers dans son journal, dont il ne nous est parvenu que des extraits, les prédictions, surtout politiques, dont il était avide comme la plupart de ses contemporains, celles par exemple « d’une possédée de Sienne appelée Gostanza et qui a au corps les démons Sforzo et Braccio », ou celles « d’un ermite, frère mineur, qui se tient là-haut dans l’Alpe à Stamberliche », ou celles de l’abbé don Simone Mattei de Santa Liberata. « Souvent, ajoute M. Morpurgo, après l’événement, le brave homme annotait la prophétie, écrivant en marge : Il a dit vrai, ou Il n’a pas dit vrai ; et de ce que ce dernier cas était le plus fréquent il ne résultait ni pour lui ni pour les autres la moindre diminution de foi. » Or, le 23 juin 1416, Mannini, étant podestat à Agliana, vit Giovanni servo di Dio et lui posa plusieurs questions sur l’avenir prochain, et Giovanni lui donna des réponses qu’il enregistra pieusement, par exemple : « Je lui demandai ce qui arriverait du fait de l’empereur, et