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À l’honneur et gloire de Dieu tout-puissant en Trinité, Père, Fils et Esprit-Saint, et de Marie toujours vierge et de toute la cour céleste de Paradis, moi, pauvre pécheur ou pour mieux dire grand et habituel et large pécheur, je ferai ici record dans ce mien volume d’une des choses les plus merveilleuses que peut-être par aventure la plus grande partie de ceux qui vivent aujourd’hui aient jamais entendues. Et c’est avec grande peur que j’ai pris la plume pour écrire et faire record de ces choses si merveilleuses, craignant que les gens n’y prêtent pas foi, et c’est très craintivement que je m’y applique. Mais je prends courage, et j’invoque pour mes vrais témoins Dieu et les autres habitants du ciel, et ensuite les quelques personnes qui vivent encore et qui ont vu une partie de ces choses que je vais raconter, et leurs noms se feront connaître au fur et à mesure que, en poursuivant cette œuvre, il y aura lieu de les nommer.

Après cette solennelle protestation de bonne foi, Antonio rappelle qu’un homme « appelé Giovanni Bottadio 54, autrement Giovanni servo di Dio (et c’est ainsi qu’il se fait nommer), fut dans ces contrées d’Italie et les parcourut toutes » vers les années 1310 à 1320, « et, ajoute-t-il, beaucoup d’anciens à qui